Fevrier 2005
Paul-Edouard BERNARD DE LAJARTRE

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ERUPTION PITON DE LA FOURNAISE FEVRIER 2005 English and American version

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3 mois et demi après la fin de l'éruption du Piton Kala mi-octobre 2004, la reprise de la sismicité au
Piton de La Fournaise indiqua que l'activité éruptive n'allait pas tarder à reprendre

Depuis le 4 février, l'Observatoire Volcanologique enregistra chaque jour de 10 à 50 séismes de faible intensité,
ainsi qu'un gonflement progressif de la zone sommitale du volcan.

Le 17 février au matin, l'Observatoire confirmait qu'une éruption devrait se produire d'ici quelques jours
dans la zone Nord de l'Enclos Foucqué, du fait des gonflements importants enregistrés au niveau de La Soufrière.

Le 17 février en début d'après-midi, une première crise sismique amena l'Observatoire à déclencher une alerte de niveau 1.
A 17h30, ce même jour la crise intrusive commençait, annonçant l'imminence d'une éruption.

Aux alentours de 20h30,l'alerte de niveau 2 est lancée, une fracture éruptive s'ouvrit entre 1700 et 1500 mètres d'altitude,
sur les pentes Ouests de la Plaine des Osmondes.

Depuis plusieurs jours, des pluies diluviennes et des orages d'une extrême violence s'étaient abattus sur la Réunion
provoquant nombre d'éboulements et inondations, coupant tous les accès au chef-lieu de l'île(St Denis) depuis l'Ouest.

C'est dans ces conditions difficiles, qu'Alain Gérente et moi-même, nous nous rendîmes dans le Grand-Brûlé.
Les lueurs de l'éruption se reflétaient sur la couverture nuageuse, embrasant le ciel de toute la moitié Est de l'île.

Arrivés sur le site peu avant minuit, nous constatâmes que la coulée de lave, large d'une centaine de mètres,
était sur le point de dévaler le cassé de la Plaine des Osmondes. Vers 3 heures du matin, le front de la coulée
devait stopper à une altitude de 350 mètres, à 2 kilomètres de la Route des Laves(RN2).

La fissure éruptive, bien que située à près de 6 kms, était parfaitement visible depuis la route.

En ce vendredi 18 février un temps cauchemardesque continua de s'abattre sur la Réunion,
et malgré les mauvaises conditions météorologiques, nous décidâmes avec Alain Gérente de tenter un survol de l'éruption
en hélicoptère. Il fallut longer la côte à basse altitude à cause du manque de visibilité provoqué par les fortes pluies,
afin d'atteindre le lieu de l'éruption vers 18h00.

Par chance la zone de l'éruption était partiellement dégagée, 2 bouches étaient encore très actives et
donnaient naissance à 2 coulées très fluides d'une longueur avoisinant les 4 kms, pour atteindre l'altitude de 800 mètres.
Le front de coulée qui n'était plus alimenté avait stoppé dans la journée à 1500 mètres de la route.
Après un survol d'une demi-heure au-dessus de l'éruption, nous sommes chassés par la pluie, le vent et la nuit.

Le samedi 19 au matin, seule une bouche éruptive restait active. Les coulées qui n'étaient plus visibles de la RN2,
devaient se répandre au fond de la Plaine des Osmondes.

Dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 février, des pécheurs et des habitants de Bois-Blanc observèrent des lueurs
dans la Plaine des Osmondes annonçant une 2eme phase de l'éruption.

Le premier survol en hélicoptère, ce mardi 22 février au petit matin, permit d'observer une sortie de lave très fluide
à 1200 mètres d'altitude dans la Plaine des Osmondes au pied du rempart de Bois-Blanc
(la lave circulant dans un tunnel depuis la fissure éruptive).

Dans l'après-midi du mercredi 23 février, les coulées de lave étaient à nouveau visibles depuis la route.
Elles se situent à 3 kms de la RN2, dans les dernières fortes pentes au-dessus de la forêt du Grand Brûlé.

Le jeudi 24 février en début d'après-midi, comme à l'accoutumé, en compagnie d'Alain Gérente,
nous nous rendîmes sur le site de l'éruption. Nous effectuâmes un survol en hélicoptère depuis le Grand-Brûlé
jusqu'au nouveau point de sortie à 1200 mètres d'altitude, en faisant plusieurs déposes près des différents « skylights »
(fenêtres sur les tunnels de lave) afin de les filmer et photographier de près.

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Nous décidâmes de passer la nuit au pied du cassé de la Plaine des Osmondes,
car plus d'une dizaine de coulées s'épanchaient dans les dernières fortes pentes, engloutissant la forêt du Grand-Brûlé.
Un spectacle grandiose !!!

Dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 février, vers 3 heures du matin nous entendîmes un ronflement rappelant le bruit
d'un réacteur d'avion : La fissure éruptive entre 1700 et 1500 mètres d'altitude venait de reprendre du service.
Au même moment, les coulées cessaient d'être alimentées les unes après les autres, seules 2 coulées étaient encore
actives au petit matin.

Nous reprîmes l'hélicoptère vers 07h30 afin de découvrir la source du « ronflement » toujours audible au petit matin.
Parvenus au niveau de la fissure éruptive, nous devions constater qu'une nouvelle fracture s'était ouverte
à la base amont des 2 cônes de la semaine précédente. De cette fracture s'échappaient avec une extrême
violence des gaz, des panaches de cendres et de faibles projections sur une centaine de mètres de hauteur,
le tout accompagné d'un bruit infernal rappelant celui des tuyères d'un Airbus au décollage, et c'est ce bruit que
nous avions entendu à 5 kms pendant la nuit. Après avoir passé une demi-heure sur le site,
nous fûmes une nouvelle fois chassés par les mauvaises conditions météorologiques,
juste le temps de constater qu aucune coulée n'était visible. Quant au point de sortie à 1200 mètres,
il ne semblait plus alimenté.

Le vendredi 25 vers 17h00, des fontaines de lave jaillissent sur les hauteurs du Grand Brûlé vers 1200 m d'altitude.
Une coulée extrêmement fluide dévale les pentes traversant la RN2 vers 20h00 à la surprise générale.
Nous réussîmes à atteindre le bord de l'océan une demi-heure avant que la coulée n'atteigne la mer à vive allure vers 23h45.
Le spectacle est dantesque.

Cette nuit là, des séismes sont ressentis sur Bois-Blanc, et une coulée de lave apparaît à basse altitude(450 m)
au pied du Trou Caron, contre le rempart de Bois-Blanc à 3 kms de la RN2.

Cette nouvelle coulée progresse lentement en ce début de journée du samedi 26, puis accélère brutalement
en début d'après-midi. C'est une coulée de 200 m de large qui traverse la RN2 vers 15h25, contre le rempart de Bois-Blanc,
sur le site de la « Vierge au Parasol » déménagé dans l'urgence quelques temps plus tôt.
A 17h00 la nouvelle coulée atteint l'océan.

Vers 22h00, le « Trémor », indicateur de l'activité volcanique chute brutalement.

L'éruption est terminée, mais de petites coulées de lave provenant de la vidange des tunnels seront encore observées
jusqu'au dimanche 27 en milieu de journée.

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